Ne tirez pas si loin sur mes cheveux...

Un peu comme un clin d’œil, un jeu de « je te tiens tu me lies par les cheveux… »  Ce travail, propose un défilement plus conjoint de cheveux liés, tressés et portés. Les premiers tirages sur fonds colorés installent le modèle, représentation en presque miroir, à découvert, révélé sous les masses de cheveux retenus en tresses. Curieux visage d’animalité souriante apaisée, domestiquée. Si l’artiste ébauche de fait une entrée au motif plus réaliste dans le fourmillement d’épreuves capillaires qui exalte, ravit et traverse son œuvre, il nous convie aussitôt à le suivre dans la découverte de représentations plus fascinantes, contées, mythiques, de visages enchantants inscrits dans la nature même du visible. Il semblerait que pour une première fois, Simon Couvin invite et découvre, par ces chemins de terre et d’eau, moussus et flottants, des chemins buissonniers où serpenter le désir, éveillant à la fois l’effroi et la beauté de l’intimité à autrui.

Caroline Escoubet.

"Quand vous aurez fini de me coiffer, j’aurai fini de vous haïr."
L'enfant veut qu'on le peigne sur le pas de la porte.
"Ne tirez pas ainsi sur mes cheveux. C'est déjà bien assez qu'il faille qu’on me touche. Quand vous m'aurez coiffé, je vous aurai haïe."
Cependant la sagesse du jour prend forme d'un bel arbre
et l'arbre balancé
qui perd une pincée d'oiseaux
aux lagunes du ciel écaille un vert si beau qu'il n'y a de plus vert que la punaise d'eau.
"Ne tirez pas si loin sur mes cheveux..."

* ÉLOGE XVII Saint-John Perse




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