Simon Couvin est né à Paris. Il vit et travaille àNice.
Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions photographiques, personnelles et collectives.
Remarqué en 2006 avec l’exposition « Naturale Spectrum », au Parc Botanique de Nice, Simon Couvin, à la façon de Henry Fox Talbot et d’Anna Atkins, prend la photographie à la lettre du photogramme. Il réalise à partir d’une trentaine d’espèces végétales des photogrammes noir et blanc de très grandes tailles, véritables témoignages photographiques de ce que la nature laisse apparaître sur la surface sensible du papier photographique. Offrant à voir ce qui est touché, ce qui s’est détaché, et proposant ainsi de nous aventurer dans le domaine des propriétés, des signes qui marquent le territoire du végétal.
Privilégiant le contact de la matière sur le support photographique, plutôt que le dispositif de la prise de vue, il entreprend de poursuivre son exploration photographique par la musique à travers la représentation d’instruments. Expérimentation rendue plus ardue selon le matériau même de l’instrument, son opacité et sa dimension. Photogrammes, extases matérielles, où chacun se laisse emplir d’une plénitude immédiate et sans nom. « Ce sont des images que l’on écoute où l’on entend son propre regard, ce qui est déjà une forme musicale ou du moins sonore ». Il entreprend ensuite de saisir,à partir des costumes des Ballets de Monte-Carlo, l’essence de la Danse qui se dégage dans ce que le vêtement enveloppe, dans cette absence de corps, telle la promesse d’un mouvement aux degrés infinis.
A l’occasion de l’exposition collective ‘’Le Photogramme’’ en 2010 au Musée de la Photographie et de l’Image Charles Nègre à Nice, les grands Format ont laissé place à de petites images,plus énigmatiques et plus intimes. Si techniquement il poursuit l’expérimentation dans la recherche des nuances de la profondeur du noir et du rendu lumineux selon des matières et des objets, c’est par l’introduction de la matière cheveu que sa recherche n’est plus seulement photographique mais devient intérieure. La matière cheveu, entendue comme matrice organique propre à recréer la valeur tactile des sens dans le visuel, va prendre peu à peu une place plus importante dans son travail, jusqu’à de venir sa préoccupation première quant à la représentation photographique.
En 2011 à Paris lors de la foire Arts Elysée et avec la galerie Basia Embiricos, il présente deux « nids sous cloches » entièrement réalisés à partir de cheveux, coupés et collectés. De cette masse cheveux, il propose la construction de nids, rejoignant des formes originelles évoquant un récit incomplet mais précieux d’une humanité immémoriale.
En 2012 et 2013 durant « Paris Photos à la Bellevilloise » la galerie Basia Embiricos met à disposition ses cimaises pour le projet « Surface sensible ». Avec la‘’Série sans titre’’ l’artiste introduit une forme d’abstraction dans son travail. Seules les nuances de gris, de noir, de blanc, viennent contraster ou adoucir notre perception. Le motif placé directement sur le papier photographique ne laisse aucune possibilité à la distance de venir s’immiscer dans le rapport entre la matière cheveu et la matière photographique. Rien n’est plus alors à reconnaître,sinon à éprouver. Seule la représentation de la matière (ou chose) par elle-même (la trace, l’empreinte) nous déplace en nous-mêmes, dans notre propre perception (abstraction) imparfaite, et dévoile un autre espace fragmenté, percée de plus en plus intime. Rencontre qui nous met à la fois en présence de notre propre effacement, et de notre présence à la réalité.
En 2016 à l’occasion des 70 ans de L’UMAM (Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne) La Galerie Christian Depardieu et Simone Dibo-Choen exposeront six « Nids de cheveux pour d’étranges oiseaux » accompagnés de créations sonores réalisées par Nicolas Perrin. Par sa proposition artistique Simon Couvin met en résonance les hommes, eux aussi drôles d’oiseaux aux étranges habitats, tentant sensiblement de combiner leurs rêves à ceux du monde d’autour et d’alentours.
En 2018 la Galerie Christian Depardieu offre à l’artiste la possibilité d’exposer une série de photographies « Ne tirez pas si loin sur mes cheveux… » Un travail qui propose un défilement plus conjoint de cheveux liés, tressés et portés. S’il ébauche de fait une entrée au motif plus réaliste dans le fourmillement d’épreuves capillaires qui exalte, ravit et traverse son œuvre, il nous convie aussitôt à le suivre dans la découverte de représentations plus fascinantes, contées, mythiques, de visages enchantant inscrits dans la nature même du visible.